(Actualisé avec entretien Trump-Zelensky, commentaires de Barrot; photo/TV à disposition)
Le président américain Donald Trump a eu mercredi des échanges téléphoniques distincts avec ses homologues russe et ukrainien, annonçant être convenu avec Vladimir Poutine d'ouvrir sans attendre des négociations destinées à mettre fin à la guerre en Ukraine, à l'approche du troisième anniversaire de l'offensive lancée par la Russie.
Il s'agit du premier échange direct rapporté officiellement entre le chef du Kremlin et un président américain en exercice depuis que Vladimir Poutine a appelé Joe Biden en février 2022, peu avant de lancer une offensive en Ukraine présentée par Moscou comme une "opération militaire spéciale" mais dénoncée comme une "invasion" par Kyiv et ses alliés occidentaux.
Le Kremlin a rapporté que Vladimir Poutine et Donald Trump avaient discuté par téléphone pendant près d'une heure et demi. Ils ont évoqué le Proche-Orient, les relations bilatérales, l'Ukraine et un échange de prisonniers entre Washington et Moscou, a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, cité par l'agence de presse Tass.
Le président russe a invité le président américain à Moscou, selon Tass, ajoutant que les deux dirigeants sont convenus de se rencontrer, sans préciser de calendrier pour l'heure.
"Nous sommes convenus que nos équipes respectives entament des négociations immédiatement, et nous allons commencer par appeler le président ukrainien (Volodimir) Zelensky, pour l'informer de cette conversation", a écrit Donald Trump sur le réseau Truth Social, qu'il a créé.
Par la suite, la présidence à Kyiv a confirmé que Volodimir Zelensky et Donald Trump s'étaient entretenus par téléphone. La discussion a duré environ une heure, a-t-elle précisé, sans donner de détails sur la teneur des échanges.
Donald Trump, qui avait participé en juillet 2018, lors de son premier mandat, à un sommet bilatéral avec Vladimir Poutine en Finlande, a promis de longue date de mettre fin rapidement à la guerre en Ukraine, sans expliquer comment il comptait s'y prendre.
Ces entretiens sont intervenus alors que le secrétaire américain à la Défense a déclaré dans la journée qu'il était "
irréaliste
" d'envisager un retour aux frontières de l'Ukraine de 2014 - soit avant l'annexion de la péninsule de Crimée par la Russie.
"Nous voulons, comme vous, une Ukraine souveraine et prospère", a dit Pete Hegseth lors d'une réunion des ministres de la Défense des pays de l'Otan, à Bruxelles. "Mais nous devons commencer par reconnaître que le retour aux frontières de l'Ukraine d'avant 2014 est un objectif irréaliste."
A Paris, où se tenait une réunion des ministres des Affaires étrangères de pays alliés de l'Ukraine, le chef de la diplomatie française a déclaré qu'il appartenait à Kyiv de décider des paramètres d'un accord de paix.
S'exprimant devant des journalistes, Jean-Noël Barrot a rappelé qu'il ne pouvait y avoir de "paix juste" pour l'Ukraine sans que l'Europe ne soit associée aux pourparlers. Il convient de s'assurer que la Russie ne pourra pas mener une nouvelle offensive, a-t-il ajouté.
(Katharine Jackson et Doina Chiacu à Washington, avec Ksenia Orlova et Guy Faulconbridge à Moscou, Tom Balmforth à Kyiv, John Irish à Paris; version française Jean Terzian, édité par Zhifan Liu et Tangi Salaün)
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